Ce proverbe japonais, au travers du paradoxe qu'il énonce, nous questionne sur notre rapport au temps.
Dans notre société occidentale, nous appréhendons le temps de façon linéaire. Nous parlons « d’accélération du temps » ; il nous faudrait « gagner du temps », « ne pas perdre son temps », « optimiser son temps »… Autant d’injonctions qui nous placent dans un rapport de force dont nous sortons le plus souvent vaincus.
« Souviens-toi que le temps est un joueur avide qui gagne sans tricher, à tout coup ! C’est la loi » écrivait Charles Baudelaire dans son poème « l’horloge ».
Le temps, s’il est vécu exclusivement comme une addition de secondes, minutes, heures, peut nous enfermer dans une vision chronométrée de la vie et nous mettre en état d’urgence permanent.
Or, chacune et chacun d’entre nous a déjà expérimenté la relativité du temps. Quand nous vivons des moments heureux ou que nous sommes complètement absorbés par une activité, le temps passe vite. A l’inverse, quand nous nous ennuyons ou que nous traversons des moments douloureux, le temps semble s’étirer. Et puis, il y a ces instants suspendus durant lesquels nous sommes profondément touchés par la beauté du monde où l’authenticité d’une relation : alors l’instant devient éternité.
Quelques réflexions et pistes concrètes que je propose dans le cadre d'un coaching, pour pacifier votre rapport au temps :
- Acceptez que tout est impermanent, que tout est cycle. C’est là notre condition humaine : naître et mourir.
- Préservez des plages « vides » dans votre agenda pour laisser de la place à l’imprévu, au « rien » : ces moments sont nécessaires à votre ressourcement et constituent le creuset de votre créativité.
- Comprenez que quand vous décidez de votre temps, vous retrouvez du libre-arbitre et des marges de manœuvre. Posez-vous ces questions : actuellement, qui décide de de mon organisation quotidienne ? Qui donne le rythme ?
- Soyez au clair sur ce qui est important pour vous, ce qui vous donne de la joie, ce qui fait sens et organisez-vous concrètement pour y consacrer progressivement de plus en plus de temps. Commencez par un premier pas.
- Acceptez aussi que certaines activités relèvent d’obligations et de contraintes. Explorez en quoi elles font sens pour vous et/ou pour le collectif.
- Analysez de façon rétroactive votre agenda et observez à quoi vous avez passé votre temps ces dernières semaines : cela peut être très instructif.
- Et si vous êtes pressé : RALENTISSEZ ! ou dit en d’autres termes HATEZ-VOUS LENTEMENT.
En effet, lorsque nous agissons sans cesse dans la précipitation, nous perdons en lucidité ; nous ne prenons plus le temps d’écouter notre voix intérieure ni celles des autres.
Or, pour la plupart d'entre nous, les situations de réelle urgence sont exceptionnelles. Et c’est précisément pour y répondre de façon adéquate que nous sommes invités à préserver notre clarté d’esprit, notre souplesse, notre capacité à appréhender la situation de façon systémique.
Certes, l’hyperactivité a cet avantage de nous permettre d’éviter de nous confronter aux questions existentielles qui émergent inévitablement lorsque nous faisons place au vide, au rien. Mais s'inscrire dans des "to do list" à rallonge au quotidien, c’est comme s’engager dans un tunnel sans fin.
De nombreuses solutions existent pour trouver le bon rythme. La sophrologie notamment, propose des ressources pour se reconnecter à son rythme intérieur.
POUR VIVRE DES INSTANTS D’ETERNITE.
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